Ton parcours en quelques étapes ?

Je suis née, ai grandi et fait toute ma scolarité dans l’Aude. J’ai toujours aimé l’école mais jamais la compétition, c’est pourquoi lorsqu’à la fin de la terminale on m’a proposé de passer le concours d’entrée à Sciences Po, arguant que j’avais « le profil et les résultats idéaux » pour faire « de grandes études », j’ai refusé. J’ai suivi mon instinct et suis entrée en Licence générale en droit à l’Université où j’ai appris l’autonomie, la rigueur et l’humilité. Pour avancer, je me suis toujours fixé des objectifs et ai pris le temps de faire le point sur ma situation à chaque objectif atteint. C’est ainsi qu’après ma Licence en droit et une année de césure, j’ai décidé de me réorienter : le droit ne me plaisait plus autant qu’au départ. J’ai donc repris mes études en psychologie, toujours en Licence générale et s’il est plutôt aisé d’entrer en Licence, la concurrence est rude pour accéder aux Masters qui sont désormais sélectifs avant la première année. Aujourd’hui, je suis en Master 2 de psychologie interculturelle à Toulouse, le seul qui existe en France et j’en suis très fière ! Et je ne me laisse plus dire ni même sous-entendre que les études générales à l’Université ne sont pas « de grandes études ».

Pourquoi avoir rejoint De l'Aude aux Grandes Écoles ?

J’aurais aimé avoir la possibilité de rencontrer des étudiants lorsque j’étais encore lycéenne, qu’on me parle concrètement de ce qu’il est possible de faire une fois le bac en poche et pas seulement sur le plan administratif. J’aurais aussi aimé qu’on me rassure sur l’idée que l’excellence ne se joue pas que sur un concours mais se construit sur tout un parcours et qu’on peut accomplir de grandes choses en franchissant de petites étapes les unes après les autres, même quand on est le seul de sa famille à faire ou à avoir fait des études supérieures, même quand on vient d’un tout petit village de l’Aude car ce ne sont pas des critères qui déterminent notre valeur. Alors, j’espère que mon histoire pourra inspirer les futurs étudiants qui nous lisent à ne pas hésiter à écrire ainsi petit à petit la leur.

Un mot sur ton territoire ?

J’aime l’Aude ! J’y ai tous mes souvenirs d’enfance et d’adolescence. Je suis petite-fille de migrants espagnols, arrivés en France les mains vides, installés comme ouvriers viticoles. Je chéris cette terre qui les a accueillis, leur a permis de survivre et qui aujourd’hui encore me nourrit, mon père ayant repris l’exploitation de son propre père. Hasard ou coïncidence, en ayant eu accès à tout ce que je désirais à Toulouse, je ne suis finalement jamais partie bien loin !

Si tu devais dire un mot aux lycéens ?

Un mot : VIVRE. S’il me fallait en rajouter : SUIVRE SON INSTINCT. Je crois que ce sont les deux choses les plus importantes pour réussir vos études : faites ce qui vous donne envie, ce qui vous fait vibrer. Fixez-vous des objectifs mais pas la route à suivre, laissez-vous la possibilité d’y accéder par des chemins détournés et saisissez toutes les occasions qui s’offrent à vous d’enrichir votre humanité : expériences associatives, voyages, jobs saisonniers ou étudiants, ce n’est à aucun moment du temps perdu et cela a, du moins à l’Université, un poids considérable dans la sélection en Master, parfois même plus important que le dossier universitaire … Sans compter sur l’enrichissement de votre CV car au-delà des études, l’insertion dans la vie professionnelle vous sera plus aisée si vous pouvez compter sur des expériences antérieures.